Dans le cadre d'une rencontre exclusive réservée à un cercle restreint de médias de référence, LeGuideAuto.ma a eu le privilège d'échanger directement avec Stella Li, cofondatrice et vice-présidente monde de BYD.
Lors de cette session exceptionnelle en format conversation, l'une des femmes les plus influentes de l'industrie automobile mondiale a dévoilé les ambitions marocaines du géant chinois : technologies révolutionnaires, modèles accessibles et investissement massif dans l'infrastructure de recharge.
Cette visite officielle au Maroc témoigne de l'importance stratégique que BYD accorde au Royaume dans sa conquête des marchés africain et méditerranéen.
C'est probablement l'annonce la plus spectaculaire de cette visite. BYD prévoit d'installer au Maroc des chargeurs ultra-rapides de 1000 kW, capables de recharger 400 km d'autonomie en seulement 5 minutes. Pour comparaison, les chargeurs les plus puissants actuellement disponibles au Maroc plafonnent à 180 kW, et même en Europe, la norme haute se situe à 350 kW.
L'innovation ne s'arrête pas à la puissance brute. Ces stations intègrent directement des batteries Blade (technologie propriétaire de BYD) pour le stockage d'énergie, ce qui leur permet de fonctionner avec la même alimentation électrique qu'un chargeur classique de 50 kW. Des panneaux solaires complèteront l'installation, permettant de déployer ces stations même dans des zones isolées comme le désert.
"Notre objectif est d'éliminer l'anxiété de la charge"
Stella Li.
Ces stations seront ouvertes à tous les véhicules électriques, mais les propriétaires de BYD en tireront le maximum, leurs voitures étant les seules capables d'absorber cette puissance extrême. L'investissement sera privé, réalisé avec des partenaires locaux.
Face aux 70% de Marocains encore attachés aux moteurs thermiques, BYD joue la carte de l'hybride rechargeable avec sa technologie DMI (Dual Mode Intelligence). Le constructeur présente ce système comme un "remplacement un contre un des voitures thermiques, mais avec une mise à niveau comparable au passage du téléphone 2G au smartphone".
Concrètement, la DMI offre jusqu’à 200 km d'autonomie électrique pour les trajets quotidiens, puis bascule sur un moteur thermique extrêmement sobre pour les longs parcours. La consommation mixte annoncée est même inférieure à celle d'un diesel équivalent.
Cette fois, le constructeur ne vient pas les mains vides. Dès le premier trimestre 2026, BYD lancera au Maroc, via le réseau d’AutoNejma des véhicules dont le prix sera compensé par les économies de carburant en moins de 18 mois. Une promesse de rentabilité qui pourrait convaincre les acheteurs encore hésitants. Un modèle BYD capable de parcourir 2000 Kms avec un seul plein et une seule charge est attendu sur notre marché.
Ce modèle BYD, sera officiellement présenté à Barcelone la semaine prochaine avant son lancement marocain au premier trimestre 2025. Une stratégie de transition douce pour un marché encore méfiant.
BYD défie également les marques premium européennes avec sa division luxe Denza, dont le slogan "La technologie conduit le luxe" résume l'ambition. Le Z9 GT et ses 1000 chevaux, ou le B5 tout-terrain et ses 700 chevaux, ciblent directement les amateurs de sensations fortes.
Pour les nostalgiques du rugissement des moteurs thermiques, BYD promet une fonctionnalité surprenante : la possibilité de modifier numériquement le son du véhicule pour recréer l'expérience d'une sportive essence. L'intelligence artificielle embarquée agit comme un assistant émotionnel, capable de converser ou d'exécuter des commandes complexes.
Le lancement de Denza au Maroc se fera simultanément avec l'Europe, signe que le Royaume est considéré comme un marché stratégique pour le Groupe BYD.
Face aux critiques européennes sur la valeur résiduelle et la durabilité des véhicules chinois, BYD avance des chiffres concrets. En Chine, des taxis livrés en 2018 et parcourant 550 à 600 km quotidiens affichent encore 90% de capacité de batterie après huit ans. La valeur de revente de leurs batteries est trois fois supérieure à la concurrence.
En Europe, après un démarrage difficile (valeur résiduelle inférieure de 10%), les véhicules BYD font désormais 1 à 2% mieux que leurs meilleurs concurrents. Les batteries Blade (Lithium Fer Phosphate) utilisées par BYD ne s'échauffent pas et n'explosent pas lors des tests de pénétration, contrairement à certaines chimies concurrentes.
Au-delà du Maroc, BYD étudie attentivement le continent africain (Afrique du Sud, Égypte). Le principal défi identifié ? L'insuffisance de l'infrastructure électrique dans certaines régions.
La réponse du constructeur : une solution totale intégrant panneaux solaires, batteries de stockage et véhicules.
"Nous pouvons fournir l'ensemble complet pour simplifier l'adoption des VE même là où l'électricité fait défaut"
Stella Li.
Une approche écosystémique qui pourrait faire la différence.
Interrogée sur ses objectifs de vente, la vice-présidente tempère les attentes : "Notre priorité à long terme est de bâtir une marque solide". Les deux premières années se concentreront sur les fondations : sélection des meilleurs partenaires, formation après-vente, satisfaction client.
D’après, Adil Bennani, Directeur Général d’Auto Nejma, un récent sondage mené par un cabinet reconnu au Maroc montre déjà que BYD est la deuxième marque la plus reconnue et la première considérée par les acheteurs potentiels de véhicules. Un capital sympathie à transformer en parts de marché.
Avec des technologies disruptives, des prix promis accessibles et un investissement infrastructure sans précédent, BYD semble déterminé à ne pas rater son rendez-vous avec le Maroc. Dans l'attente de voir se concrétiser ces annonces sur le terrain dès 2026, Suivez Le Guide ....
